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vendredi 25 juillet 2025

Les addictions et le couple : un tiers silencieux dans la relation

Quand on parle d’addiction, on pense souvent à une souffrance individuelle :
la personne qui boit, qui consomme, qui compulse, qui fuit…
Mais en réalité, l’addiction n’affecte jamais une seule personne.
Elle entre dans la relation, s’y installe comme un tiers silencieux, parfois destructeur.
Et elle bouscule tout l’équilibre du couple.

L’addiction, un symptôme relationnel autant que personnel

L’addiction, qu’elle concerne l’alcool, la nourriture, le sexe, les écrans, le travail ou toute autre forme de dépendance, n’est pas seulement un excès. C’est souvent une tentative de soulagement d’un vide intérieur, d’une douleur, d’un manque d’estime, d’une émotion difficile à vivre.

Et dans un couple, cette tentative devient très vite un poids partagé, même si elle n’est pas toujours nommée.


Ce que vit le partenaire

L’autre, celui ou celle qui n’est pas « accro », se retrouve souvent dans une grande solitude intérieure. Il ou elle peut ressentir :

  • De l’impuissance : « Je ne sais plus quoi faire pour l’aider. »

  • De la colère : « Il/elle me ment, s’éloigne, me met de côté. »

  • De la culpabilité : « Est-ce ma faute ? Est-ce que je n’ai pas su aimer comme il/elle avait besoin ? »

  • De l’épuisement : « Je donne tout… et je me vide. »

Souvent, cette personne souffre en silence, par loyauté, par espoir, ou par peur d’exploser le lien.


L’addiction devient un tiers dans la relation

Peu à peu, l’addiction prend la place d’un troisième partenaire, invisible mais omniprésent.

  • Elle absorbe l’attention.

  • Elle génère du mensonge ou du déni.

  • Elle rend l’intimité difficile.

  • Elle brouille la communication.

  • Elle crée un climat de tension ou d’instabilité.

Dans certains cas, l’addiction devient le centre du couple : on ne parle plus que de cela, on s’organise autour, on vit en réaction permanente.


Que faire ? L’amour ne suffit pas toujours…

Beaucoup pensent que l’amour peut tout résoudre. Mais face à une addiction, l’amour — aussi sincère soit-il — a besoin d’être accompagné.

Voici quelques pistes possibles :

  • Sortir du silence et oser parler de ce que chacun vit.

  • Mettre en place des limites claires pour se protéger.

  • Consulter un thérapeute, seul(e) ou à deux, pour comprendre les mécanismes en jeu.

  • Distinguer ce qui relève de l’autre… et ce qui m’appartient.

  • Retrouver une autonomie émotionnelle, sans couper le lien.


Peut-on s’en sortir à deux ?

Oui, si les deux partenaires sont prêts à s’engager dans un chemin de conscience. Cela demande :

  • du courage,

  • de la patience,

  • une volonté sincère de transformation,

  • et parfois un accompagnement thérapeutique spécialisé.

Certains couples, après avoir traversé l’épreuve de l’addiction, témoignent d’un lien plus solide, plus authentique. Parce qu’ils ont appris à se dire vrai, à poser des limites, à aimer autrement.


En conclusion

L’addiction est une souffrance. Elle brouille le lien, elle isole, elle épuise. Mais elle peut aussi être une invitation à regarder la relation autrement, à aller chercher un amour plus lucide, plus respectueux, plus conscient.

« Ce n’est pas la dépendance qui détruit le couple, c’est le silence, le déni et la peur d’en parler. »

Il est toujours possible de faire un pas. Vers soi. Vers l’autre. Vers une autre façon d’aimer.

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