
vendredi 8 août 2025
L’infidélité : et si on en parlait des deux côtés ?
Un mot qui fait mal
Infidélité : un mot qui, à lui seul, soulève des vagues de colère, de honte, de tristesse ou de silence.
Dans l’imaginaire collectif, l’infidèle est souvent perçu comme fautif, menteur, égoïste…
Et la personne trompée comme trahie, victime, humiliée.
Mais en accompagnement thérapeutique, les choses sont rarement aussi simples.
Et si nous osions ouvrir un espace plus large pour entendre les deux vécus ?
Derrière l’acte : une histoire, une faille, une fuite
Personne ne devient infidèle par hasard.
Cela ne veut pas dire que l’acte est anodin ou acceptable pour tous. Mais cela signifie qu’il est souvent le symptôme d’un mal-être plus profond, d’un besoin inassouvi, d’un lien blessé, ou d’un déséquilibre personnel.
Parfois, l’infidélité est une fuite :🔹 de la solitude intérieure,🔹 d’un couple devenu froid ou silencieux,🔹 d’une vie qui ne parle plus à l’âme.
Parfois, elle est une tentative maladroite de revivre, de ressentir, de se prouver que l’on existe encore.
Est-ce une excuse ? Non. Mais c’est un appel à regarder au-delà du geste.
Du côté de la personne trompée : une blessure existentielle
L’infidélité crée une fracture. Elle vient toucher l’un des fondements du lien : la confiance.
La personne trompée traverse alors une tempête :🔸 remise en question de sa valeur,🔸 doutes incessants,🔸 colère mêlée à une profonde tristesse,🔸 sentiment de trahison et parfois… de culpabilité.
« Qu’ai-je fait de mal ? »« Pourquoi n’ai-je rien vu venir ? »« Est-ce que je ne suffisais pas ? »
Cette souffrance est réelle, profonde, légitime. Elle mérite d’être entendue, accompagnée, respectée.
L’infidélité : un drame à deux voix
Dans bien des cas, l’infidélité ne parle pas simplement de morale. Elle parle du lien, de ce qui a été tu, de ce qui n’a pas été dit, de ce qui s’est figé.
Elle révèle parfois un déséquilibre ancien, où les partenaires vivent sans se parler vraiment, où les besoins ne sont plus partagés, où la tendresse a disparu sans qu’on sache comment la raviver.
Cela ne signifie pas que les deux sont responsables de l’acte. Mais cela signifie que l’histoire du couple mérite d’être relue avec lucidité et honnêteté.
Peut-on s’en remettre ? Peut-on pardonner ?
Oui. Parfois. Mais cela dépend de plusieurs choses :
✔️ La volonté sincère de comprendre ce qui s’est passé✔️ L’engagement des deux à recréer un espace de confiance✔️ Un travail thérapeutique pour mettre en mots les blessures, les attentes, les besoins✔️ Et surtout : du temps, du respect et beaucoup d’humilité
Certaines infidélités mènent à une rupture. D’autres deviennent un tournant salvateur, une occasion de vérité, un moment fondateur.
En conclusion : sortir du jugement, entrer dans la conscience
Parler d’infidélité, ce n’est pas choisir un camp. C’est reconnaître que derrière le geste, il y a deux souffrances humaines, et souvent, deux solitudes qui ne se sont pas rencontrées.
Que l’on choisisse de rester ou de partir, l’essentiel est d’en faire un acte conscient, non une réaction impulsive ou dictée par la honte.
🌿 Ouvrir un espace de parole, avec l’aide d’un professionnel si besoin, peut transformer cette blessure en chemin de vérité.
✍️ À méditer
« L’infidélité est moins une trahison de l’autre qu’un aveu silencieux :celui de ne plus savoir comment se dire. »