
samedi 16 août 2025
Comment parler de sexualité dans le couple sans gêne ?
Parler de sexualité avec son ou sa partenaire peut sembler naturel… en théorie.
Mais en réalité, ce sujet reste souvent enveloppé de silence, de tabous ou de maladresses. Même au sein d’un couple amoureux, il n’est pas toujours facile de dire ce que l’on ressent, ce que l’on désire, ou ce qui nous manque.
Pourtant, la parole est un outil précieux de lien, de réparation et de construction.
Alors, comment faire pour aborder la sexualité sans gêne, sans honte, et dans le respect mutuel ?
1. Comprendre d’où vient la gêne
Avant de parler, il est utile de prendre conscience de ce qui bloque.
La gêne peut venir de :
l’éducation reçue (où la sexualité était taboue ou honteuse),
une blessure passée (manque de confiance, traumatisme, rejet),
la peur du jugement ou du conflit,
ou tout simplement… du manque d’habitude.
Reconnaître cela est déjà un premier pas. Il ne s’agit pas de se forcer, mais de s’autoriser doucement à sortir du silence.
2. Créer un climat de sécurité
On ne parle pas de sexualité comme on parle de la liste des courses. Le moment, le ton et le lieu comptent.
Choisissez un temps calme, un endroit où vous vous sentez bien. Évitez les moments de tension ou de fatigue. Et commencez par exprimer votre intention avec douceur : « J’aimerais qu’on puisse parler de notre intimité, parce que c’est important pour moi, pour nous. »
Quand il y a de l’amour et du respect, cette phrase touche.
3. Utiliser le langage du cœur, pas du reproche
Une clé simple mais puissante : parlez de vous, pas de l’autre.
👉 « Je ressens… »👉 « J’aimerais… »👉 « J’ai parfois peur que… »
Évitez les accusations ou les généralisations :❌ « Tu ne veux jamais faire l’amour »✅ « Je me sens un peu seul(e) parfois dans notre intimité, et j’aimerais qu’on en parle. »
Cette différence ouvre ou ferme la conversation.
4. Ne pas chercher la perfection, mais la vérité
Parler de sexualité, ce n’est pas faire un bilan de performance. C’est partager des ressentis, des envies, des doutes parfois.
Certains couples découvrent qu’ils ne parlent jamais de leurs fantasmes, de leurs peurs, de leur besoin de lenteur ou d’exploration. Et pourtant, cette parole change tout : elle rapproche, elle rassure, elle permet d’évoluer ensemble.
5. Accepter que ce soit un chemin
On ne règle pas tout en une conversation. Il s’agit d’ouvrir un espace, pas d’avoir toutes les réponses tout de suite.
La sexualité est vivante, elle change avec le temps, les âges, les événements de vie. Parler, c’est entretenir la flamme — pas seulement celle du désir, mais celle de la connexion profonde.
En conclusion
Parler de sexualité sans gêne, c’est apprendre à être vulnérable, à s’écouter, à se rencontrer autrement. Ce n’est pas un devoir conjugal. C’est une démarche de conscience, d’amour, de maturité.
Et si cela reste difficile malgré tout, n’hésitez pas à vous faire accompagner. Un sexothérapeute peut offrir un cadre bienveillant et libérateur.